L'arnaque Web 2.0

2 janvier 2008


Vous avez sans-doute entendu parler du Web 2.0. Passons l'aspect marketing ; ce sigle regroupe une mode qui est de créer des sites internet communautaires. Sans langue de bois, ce sont des sites qui absorbent du contenu généré gratuitement par des utilisateurs, qui s'approprient ce contenu, et qui en font de l'argent. Cette technique vieille comme le monde a commencé par une formule très connue : les forums de discussions.

Là où réside l'arnaque, c'est dans les petites lignes qui se trouvent dans les contrats d'utilisation quand ils existent et que personne ne lit. Dès lors que vous publiez une donnée et qu'elle est hébergée sur un site, elle devient souvent la propriété exclusive du site en question. Il est juste toléré que vous utilisiez ces données pour votre usage personnel.

Poussée par l'arrivée des GPS et de Google Maps, la mode de l'absorption vaut pour les données géographiques. On vous propose d'annoter gratuitement des cartes, le système s'approprie ces données pour en générer une plus-value. J'ai déjà abordé le problème des listes de radar sur GPS-Passion, ou des données personnelles sur Google Maps.

Dernièrement, Google a réitéré en proposant aux internautes de corriger l'emplacement des numéros de rues, ou de bâtiments comme les restaurants. Evidemment, ces petites modifications deviennent la propriété exclusive de Google.
Autre cas : MapShare de TomTom. Moyennant l'achat d'un navigateur GPS plus cher, vous pouvez corriger les cartes de TomTom et bénéficier des corrections des autres utilisateurs. Avoir un tel GPS ne vous affranchira pas d'acheter des mises à jour de cartes chaque année.
Dernier en date, OpenSpace, est un concurrent direct d'OpenStreetMap. Il vous propose d'enrichir une carte pour votre usage personnel. Tout enrichissement devient la propriété d'OpenSpace. Réjouissez-vous : vous obtenez alors une licence d'utilisation non-commerciale pour utiliser vos données. En gros, vous fournissez gratuitement un travail, minime soit-il, pour céder l'intégralité des droits commerciaux au site internet. Elle est pas belle la vie ?

Ces exemples valent généralement pour n'importe quel site se disant Web 2.0 et n'ayant jamais entendu parler des licences Creative Commons. Ne vous faites pas entuber, préférez OpenStreetMap.

Edit (2 janv. 2007) : une révolte de gentils contribueurs bénévoles qui a fait un peu de bruit.

2 commentaires:

  1. super analyse !!
    bravo

  2. En gros le web 2.0 c'est le web participatif, pas la peine d'en faire une marque.
    Cependant je ne suis pas d'accord pour critiquer à ce point ceux qui font de l'argent sur ce côté participatif, car une information ajouté par un utilisateur ne sert a rien, c'est la somme de toutes ces informations qui rend le service intéressant et il faut bien quelqu'un pour les réunir, ce qui demande un investissement en bande passante, stockage, temps de calcul et présentation, bref c'est pas gratuit!