[Humeur] Les dérives du lock-in

27 février 2009

S'il y a bien un modèle d'entubage à la mode qui m'énerve, c'est le lock-in. Le vendeur brade un chouette outil, mais s'attend à ce que l'acheteur utilise les consommables correspondants. Sous l'impression d'une bonne affaire, le client se fait entuber sur la durée.

Café

L'exemple le plus répandu est la capsule de café. Un vendeur propose sa cafetière, la plus sexy possible, et assez bon marché. Ensuite, si vous voulez que cette œuvre d'art ne vous serve pas uniquement à décorer votre cuisine, il faudra acheter les capsules correspondantes. En général, ces capsules sont produites exclusivement par le constructeur de la cafetière, ce qui lui permet d'en fixer le prix, souvent exorbitant.

Est-ce bien légal ?...

Ce que redoutent les constructeurs, c'est que d'autres entreprises produisent des capsules à un prix raisonnable. Bonjour la concurrence, exit l'Eldorado. Les constructeurs souhaitent stopper à tout prix leurs concurrents sur les consommables. Or, de telles pratiques risquent de tomber sous le problème du monopole, ce qui est réprimé dans beaucoup de pays dont la France. Les constructeurs ont toutefois plusieurs moyens de contourner la loi :
- dépot de brevet : les consommables présentent une caractéristique complexe et innovante que des concurrents n'ont pas le droit de copier ;
- sécurité : le constructeur fait croire à un risque sur la sécurité si un consommable non-officiel est utilisé (détérioration de l'appareil, copie de fichiers protégés...)

Le cas des imprimantes à jet d'encre

La bataille du lock-in sur les imprimantes à jet d'encre vient d'atteindre le paroxysme du ridicule.

Étape 0. La technologie du jet d'encre voit le jour. Chaque constructeur vend des imprimantes à un coût raisonnable, avec une marge substantielle. Acheter une imprimante est un investissement sur le long terme. Ça coûte cher à l'achat, mais tout le monde est content. Cependant, le marché des imprimantes arrive à saturation : la majorité des consommateurs en ont une. Pour continuer à vendre, il faut casser les prix des imprimantes en réduisant leur qualité, mais récupérer ce manque à gagner en augmentant le prix des consommables. Des troublions s'aperçoivent que le marché des cartouches est très juteux et demande peu d'investissement technologique. Des cartouches alternatives arrivent sur le marché au grand dam des constructeurs.

Étape 1. Les constructeurs déposent mille et un brevets sur les cartouches.

Étape 1bis. Les alternatifs contournent ces brevet, parce qu'une cartouche ça reste tout bête.

Étape 2. Les constructeurs implantent dans chaque cartouche une puce électronique d'authentification, permettant aux imprimantes de refuser d'imprimer si les cartouches ne sont pas des cartouches certifiées par le constructeur.

Étape 2bis. Les alternatifs proposent aux consommateurs de recycler leurs cartouches en remplissant des cartouches du constructeur original lorsqu'elles sont vides.

Étape 3. (dernière en date) Les constructeurs incluent une mémoire électronique dans chaque cartouche. Celle-ci permet de désactiver l'authentification dès lors que la cartouche a été insérée dans l'imprimante. Ce n'est alors plus possible de remplir une vieille cartouche puisqu'elle ne sera plus acceptée par les imprimantes.

Et ça donne ça [eng]. Un utilisateur veut imprimer une dizaine de pages en noir et blanc sur une imprimante Epson. L'imprimante Epson refuse d'imprimer car la cartouche magenta est vide. L'utilisateur a justement une cartouche magenta de marque Epson sous la main. Il installe la cartouche dans son imprimante Epson, qui lui dit après quelques pages que la cartouche cyan clair est également vide. Ça devient énervant mais l'utilisateur a également une cartouche cyan clair de marque Epson sous la main. Il l'installe mais l'imprimante refuse toujours d'imprimer : la cartouche cyan foncé est manquante (!). Il vérifie la cartouche cyan foncé et s'aperçoit que l'étiquette de protection n'avait pas été retirée... haha... Il remet la cartouche en place. L'imprimante (Epson je vous rappelle) lui indique que les cartouches cyan foncé et jaune (!) ne sont plus là. L'utilisateur retire chaque cartouche une à une, les remet à leur place une à une, rien. Évidemment, puisque l'imprimante Epson a consciencieusement désactivé les authentifications de chacune des cartouches. Toutes ces cartouches Epson sont donc bonnes pour la poubelle.

D'autres exemples

L'arnaque du lock-in a malheureusement de beaux jours devant elle et revient à la mode régulièrement avec de nouveaux produits. Quelques exemples :
- les lames pour rasoirs ;
- les pellicules pour appareils photos ;
- les sacs à aspirateurs ;
- les filtres à charbon des carafes ;
- les accessoires pour téléphones ou baladeurs avec connecteurs spéciaux ;
- les musiques + DRM ;
- les applications + DRM (iPhone) ;
- ...

Répétez après-moi : "Je n'achèterai pas d'imprimante Epson". Remarque : les concurrents sont loin d'être des anges...

C'est d'actualité

24 février 2009

La communauté française d'OSM est en plein chantier et questionnement sur les frontières (maritimes, départementales, communales...). Parallèlement à ça, l'actualité est très chaude dans les Dom-Tom, qui sont plutôt oubliés par la liste de diffusion française d'OSM. Je me suis donc demandé ce qu'il en était de l'état des Dom-Tom sur OpenStreetMap.

Et bien c'est plutôt délaissé !
Visiblement, quelques touristes ont lacéré les grandes villes, mais aucun local n'a l'air de s'amuser franchement. L'île de la réunion est sévèrement vierge, c'est d'autant plus étrange que la couverture de photos aériennes proposées par Yahoo y est de bonne qualité.

Il y a de l'évangélisation à faire :-)

[OSM] Comment tracer une limite communale

16 février 2009

Un résumé pour tracer une limite communale dans OpenStreetMap (marche aussi avec les limites départementales, régionales...).

Attention : Les frontières sur OpenStreetMap est un sujet encore sensible ; ce mode d'emploi est donc sujet à quelques corrections.

Tracer une limite de commune
Chaque limite entre deux villes est définie par un chemin :
- boundary=administrative
- admin_level=8
Une ville est donc encerclée par un ensemble de portions de ce type.

Pour une ville donnée, toutes ces portions sont regroupées, sans rôle, dans une relation boundary :
- type=boundary
- boundary=administrative
- admin_level=8
- name=NomDeLaVille
Comme une portion sert à délimiter deux villes, elle appartient donc à deux relations de ce type. (Voire quatre si c'est également une limite départementale, six si c'est également une limite régionale, ...)

Limite départementale, régionale, etc.
Il est possible qu'une frontière délimite à la fois une commune et un département (ou une région, un pays, etc.). Le tag admin_level à spécifier pour le chemin est donc le plus petit (qui englobe implicitement les plus grands).
Concernant le tag admin_level des relations, le problème ne se pose pas puisqu'il y a plusieurs relations distinctes pour chaque type de limite.

Cas spécial : limite = élément physique
Lorsqu'une limite est définie par un élément physique (route, rivière...), il faut créer deux chemins superposés. Un pour l'élément physique, un pour la limite.
Rappel, sous JOSM, pour sélectionner un élément parmi plusieurs éléments superposés : maintenir un clic-du-milieu sur le tas de chemins, maintenir Ctrl enfoncé, relâcher le clic-du-milieu mais pas Ctrl, faire un clic-gauche sur l'élément à sélectionner.

Cas spécial : Exclave
En procédant comme pour des limites normales, il ne devrait pas y avoir de problèmes...

Il semble toutefois y avoir une discussion (ici, ) afin d'utiliser une relation (advanced) multipolygon à la place. Ceci afin de réutiliser des relations déjà existantes et ainsi d'éviter la multiplication des types de relations.

Cas spécial : limite maritime
Bonne question...
La définition des limites maritimes est en discussion (ici, ). Il existe encore beaucoup d'imprécisions : Faut-il dupliquer la coastline avec un chemin boundary ? Faut-il étiqueter une coastline avec boundary ? Quid des larges embouchures ?

city:left, city:right, etc.
Les tags city:left=NomDeLaVilleDeGauche et city:right=NomDeLaVilleDeDroite semblent être délaissés au profit des relations boundary. Pour l'instant, ils ne servent à aucun rendu ou outil. Au pire, s'ils s'avèrent utiles, ils pourront être ajoutés automatiquement avec un robot à partir des relations.

Vérifier si les frontières de ma commune sont bien définies
Carte de complétude des commune (Merci Sylvain Letuffe). Si au bout d'une semaine, la commune n'est toujours pas rouge, c'est probable que la frontière soit mal définie (relation n'englobant pas toutes les limites, limites non jointives, relation mal étiquetée, etc.)

GeorgeMap - OpenStreetMap sous Windows Mobile 6

13 février 2009

GeorgeMap est un petit programme .NET très prometteur pour Windows Mobile. Il permet de naviguer sur OpenStreetMap, mais surtout d'apporter quelques corrections directement depuis son smartphone.

Dans sa version actuelle il est possible de :
- modifier le nom d'une rue,
- découper un chemin,
- rassembler des chemins.

Les possibilités sont donc relativement limitées puisqu'il n'est pas possible d'ajouter, de supprimer ou de déplacer des points. Mais il est prévu que ce petit logiciel évolue d'ici peu...

Page d'accueil de GeorgeMap
Tutoriel GeorgeMap

Note : Etant développé avec .NET, il existe également une version pour PC Windows. Mais son intérêt est évidemment bien moindre.

La fin du monde, demain.

12 février 2009

unix_time(vendredi 13 février 2009 23:31:30) = 1234567890

Mapnik

11 février 2009

Un excellent article sur l'état de l'art de l'outil Mapnik (en anglais).

Mapnik raffraichit chaque heure

Il y a quelques semaines, je vous parlais d'astuces pour raffraichir Mapnik d'OpenStreetMap avec une version des données vieille d'une dizaine de minutes. C'est bientôt inutile.

Beaucoup de cartographes l'ont remarqué, depuis la fin de la semaine dernière, les tuiles Mapnik ont l'air d'être rafraichies de manière assez aléatoire. Aucune annonce officielle n'a été rendue publique, mais les listes de diffusions ont révélé quelques informations. On en sait un peu plus sur ce qui se trame.

La grosse mise à jour habituelle du mercredi n'a pas eue lieu la semaine dernière. Cependant, le week-end dernier, les gestionnaires de Mapnik ont mis en place un système qui génère Mapnik à la volée avec des données mises à jour chaque heure.

Plus fort : selon leurs dires, ils comptent améliorer leur système pour générer Mapnik avec des données mises à jour à la minute près.

Il reste cependant encore quelques bugs, et il ne faut pas s'inquiéter si des données n'apparaissent pas immédiatement. En attendant de résoudre ce problème, il y aura toujours une mise à jour massive le mercredi.

On peut aussi remarquer une nouveauté sur Mapnik, ce sont les numéros d'habitations. Les schémas de numérotation ont été particulièrement débattus. La notation la plus adoptée est le schéma Karlsruhe.

OpenStreetMap et Twitter

10 février 2009

Bon à savoir : OpenStreetMap a un canal Twitter officiel.

Bordures de communes

Le plugin "Cadastre" pour JOSM permet d'importer automatiquement les frontières d'une commune à partir du cadastre. C'est magique.

Une fois importées, encore faut-il découper et étiqueter ces chemins (quelques détails ici et ).

Le nombre de communes françaises avec des frontières explose depuis quelques jours. Une carte d'avancement se trouve ici.

Photos aériennes 3D

9 février 2009

Le mal-aimé LiveSearch de Microsoft se dote de nouvelles photos aériennes isométriques. En France, on avait déjà quelques vues, mais de nouvelles villes sont apparues :

Angers
Beauvais
Caen
Calais
Dunkerque
Le Havre
Lorient
Montauban
Nantes
Paris
Pau
Quimper
Rennes
St. Nazaire
St. Quentin

La liste mondiale